Hôtel des Autrices continue sa mutation en accueillant 4 autrices venant de France, de Belgique, du Québec et d’Allemagne pour une résidence numérique du 2 mai au 2 juin. Pendant un mois, Sarah-Louise Pelletier-Morin, Maud Marique, Gorge Bâtarde aka Élodie Petit et Ann Gaspe exploreront ensemble les labyrinthes de l’Hôtel.Ce nouveau programme de résidences numériques sera enrichi d’une publication en ligne et d’une création collective in situ à Marseille à l’automne. 
Au cœur de ce nouveau projet phare soutenu par La Marelle à Marseille, Le Centre Wallonie Bruxelles à Paris, Wallonie Bruxelles Internationale et Les Productions Rhizome à Québec la question des potentialités offerte par une dynamique de création collective, interculturelle et numérique pour l’écriture.
Avec près de 30 autrices et plus de 230 textes écrits lors de six résidences, l’Hôtel des Autrices  a su s’imposer depuis son ouverture en 2020 comme un lieu unique et nécessaire pour la création littéraire contemporaine en inventant de nouveaux chemins d’écriture, d’accompagnement, de publication et de diffusion. Ce lieu hybride s’appuie sur trois constats : Les centres de création littéraire ne sont structurellement pas assez adaptés aux femmes ; la littérature contemporaine se déploie aussi hors du livre ; la littérature se nourrit d’échanges internationaux. 
Fort de ses soutiens, le Réseau des Autrices à Berlin a réussi à créer en trois ans un lieu d’expérimentations partagées opérant sur nos imaginaires et sur nos capacités à nous développer et à nous émanciper. Conçu par des autrices pour des autrices, cet hôtel est aujourd’hui devenu un lieu refuge de résidence, un espace de dialogue, un tremplin. Il tisse sa toile sur internet et sur la scène, parle plusieurs langues et se réinvente constamment. 
La sélection des autrices s’est déroulée en quatre étapes à travers quatre appels à projet en France, en Belgique, au Québec et à Berlin. En tout, plus de 140 autrices ont candidaté pour quatre bourses. 


QUEBEC / en partenariat avec LES PRODUCTIONS RHIZOME 
SARAH-LOUISE PELLETIER-MORIN

© Marc_Etienne_Mongrain

Protéiforme, SARAH-LOUISE PELLETIER-MORIN est doctorante le matin, essayiste l’après-midi et poète la nuit. La thèse qu’elle poursuit à l’UQAM en études littéraires se consacre à l’étude de trois polémiques théâtrales : l’affaire Cantat (2011), SLÀV et Kanata (2018)Son premier recueil de poésie, Faut-il comparer une femme à une fleur, paraîtra à l’automne 2023 aux éditions La Peuplade. 
Dans l’Hôtel des Autrices, Sarah-Louise Pelletier-Morin propose de créer l’atelier des écrivaines, véritable laboratoire d’étude des conditions matérielles de la création. Alternant travail autoréflexif et réflexion dialogique avec les autres résidentes, elle explorera la passion, la solitude, le bruit, l’espace, la précarité, la fatigue, et tout ce qui impacte l’acte d’écriture.


BELGIQUE / en partenariat avec le CENTRE WALLONIE BRELLES et WALLONIE BRUXELLE SINTERNATIONALE
MAUD MARIQUE 

© Lou Verschueren

MAUD MARIQUE aime la littérature qui parle avec un accent. Autrice belge trigambiste, elle pendule entre la Réunion et la Belgique, et garde un œil attentif vers le Québec où elle a vécu. Son terrain de jeu privilégié : l’irruption d’internet dans nos vies. Cette artiste-poète expérimente des labyrinthes poétiques que ce soit sur le web (The Wrong BiennaleHyperpoèmesMots choisis), sur le papier (King Kong, Apprendre à tuer, Sabir) ou sur scène (Centre Pompidou, Actoral, Recyclart, Centre Wallonie-Bruxelles de Paris).
Depuis 2017, elle est membre fondatrice du collectif Sabir, qui publie la revue du même nom. Elle enseigne le texte et l’édition à l’École Supérieure d’Art de La Réunion.
Dans l’Hôtel des Autrices, Maud Marique rêve d’écrire un recueil numérique dont vous êtes l’héroïne ou le héros, de construire un labyrinthe numérique qui n’est pas sans rappeler les expériences précédentes de Laura Vazquez et Ariane Lessard.


FRANCE / en partenariat avec LA MARELLE 
GORGE BÂTARDE 

© Gaelle-Matata

Poète et performeuse, GORGE BÂTARDE aka Élodie Petit s’est formée à l’école des Beaux-Arts de Lyon et dans les milieux alternatifs. Elle travaille une prose critique et pirate qui mêle introspection sociale, manifestes, réflexions politiques et poèmes amoureux. Elle construit des fictions transgressives empruntes au trouble identitaire, aux luttes des classes et au geste spéculatif.
Avec Fiévreuse plébéienne (2022, ed. du commun) elle initie ce qu’elle nomme la Langue Bâtarde : une poésie prolétaire, expérientielle, menaçante et gouine. En 2021, elle a publié Anthologie Douteuses 2010-2020 (éd. Rotolux  press) qui retrace dix années de fanzines queer et poétiques avec Marguerin Lelouvier.
Elle aime déplacer la poésie en dehors des lieux prévus pour elle, et performe seule ou en groupe dans des bar lesbiens ou des institutions d’art contemporain (Centre Pompidou Fondation Ricard Paris, CAC de Genève, etc.).
Elle collabore avec des artistes sonores, fait partie du collectif d’autrix RER Q et anime régulièrement des ateliers d’écritures collaboratives. http://elodiepetit.fr/


BERLIN / RÉSEAU DES AUTRICES
ANN GASPE

©Graham Hains

Installée à Berlin en 2002, elle part à la poursuite d’un bilinguisme non avenu, mais rêvé avec ferveur. Ann Gaspe multiplie les formats et tente de faire vibrer ensemble écrire, musiquer (en allemand le beau verbe musizieren) et performer. Son travail se définit par la musicalité de ses textes et les possibilités narratives du son.
Dans l’Hôtel des Autrices, Ann Gaspe explorera les relations souterraines et particulières entre sa langue française et sa langue allemande dans un glossaire subjectif qui nourrira le recueil Naturgewalt-Force(s) de la nature, projet littéraire protéiforme débuté en 2021 qui explore le silence traumatique et les débordements incontrôlés de la mémoire censurée d’une génération sur les générations suivantes.